Edito
automne 2021 |
Quelle joie – mêlée à un sentiment de reconnaissance – d’avoir pu organiser la finale du Prix Musique Suisse en collaboration avec le comité de la Société Cantonale des Musiques Vaudoises. Parfaite organisation, magnifique cadre, niveau musical élevé, compétition exceptionnelle. Félicitations aux finalistes et à la lauréate, Anaïs Hess. Notre association faitière puise aussi sa force dans l’évolution du niveau de ses jeunes talents et dans les compétences des associations cantonales.
L’ASM compte 67 000 membres, enregistrés dans quelque 2000 sociétés de musique. Toutes et tous ont souffert des conséquences de cette pandémie. Aujourd’hui, la reprise s’amorce timidement. Mais par sa virulence et son imprévisibilité, le Covid-19 a mis en lumière le retour aux fondements de notre pays: l’entraide. Le 16 mars 2020, tout s’est arrêté et notre culture s’est mise en veille. Mais les plus belles mélodies de nos ambassadrices et ambassadeurs musicaux et le courage de nos musiciennes et musiciens n’ont jamais disparu. Il a toutefois fallu se réinventer: cours, répétitions et concerts en ligne, dans les jardins, sur les balcons… Affaiblis peut-être, mais toujours vivants.
Parce que le milieu de la musique à vent ne se cantonne pas dans son contexte artistique. Il se définit comme une famille, comme une plate-forme de formation, comme un environnement d’échange intergénérationnel d’expériences humaines et musicales. Véhiculant plusieurs valeurs, il incarne les relations sociales, agit comme un catalyseur économique et cristallise souvent la notion de solidarité. Une solidarité qui s’est déclinée sur plusieurs modes durant cette pénible période de marasme culturel. L’ASM a ainsi élaboré un catalogue d’idées offrant un soutien moral aux musiciens, incité les membres des sociétés à la fidélité – via la campagne #resteàlafanfare – et sensibilisé la population à l’importance de la musique par le biais d’une démarche informative, #lamusiqueunbienfait.
L’ASM s’est battue – avec les associations cantonales – auprès des autorités fédérales pour combler le fossé séparant souvent, dans une perception quelque peu réductrice, la musique du mouvement amateur de celle des milieux professionnels. Pour faire disparaître discrimination et stigmatisation. Pour faire reconnaître la musique à vent comme un vecteur culturel indispensable au bien-être de notre société. Autant de démarches qui ont produit leurs effets au vu de l’élan de survie qui a animé nos sociétés. Un mouvement d’ampleur nationale mû par la solidarité et un sens inné de la cohésion. Qui plus est, au moment où notre fédéralisme, souvent perçu comme le nec plus ultra des rouages de la démocratie, a peut-être montré certaines failles. Cette solidarité doit trouver sa place au quotidien, car nous en avons été témoins: l’absence de culture meurtrit les âmes. Parce que sans musique, même les couleurs de l’arc-en-ciel perdent leur éclat.
Vive la musique à vent!
Luana Menoud-Baldi, présidente de l’ASM